Mieux répartir l’achalandage touristique, faire rayonner le territoire

Et si les pics d’achalandage et la surutilisation des pôles touristiques n’étaient pas une fatalité ? Et si l’on pouvait étirer les saisons… et mieux répartir les visiteurs sur l’ensemble du territoire ?

Un double défi pour le tourisme québécois

Le Québec fait face à deux tensions croissantes :

• D’un côté, des lieux saturés pendant les hautes saisons (été, automne)
• De l’autre, des secteurs entiers peu visités, invisibles ou délaissés une grande partie de l’année

Résultat :

• Des villages débordés en juillet
• Des attraits naturels saturés en octobre
• Des mois entiers sans visiteurs hors période de pointe

Cette réalité pèse autant sur les infrastructures que sur l’expérience des visiteurs et la qualité de vie des citoyens. Elle limite aussi le potentiel économique des régions moins connues.

Une clientèle qui voyage autrement

Et pourtant, une clientèle discrète mais croissante circule déjà hors des sentiers battus : ce sont les citoyens éphémères.

Ces travailleurs mobiles québécois (et d’ailleurs) n’attendent pas les vacances ou les festivals pour se déplacer. Ils voyagent à leur rythme, souvent en semaine, en mai, en novembre, en janvier…

Ils ne cherchent ni les foules ni les attraits surchargés. Ils recherchent :

• Du calme et de la nature
• Des cafés de village et des forêts connectées
• Des musées tranquilles et des marchés publics
• Des hébergements confortables, bien équipés, hors saison

Déjà évoqués dans notre article précédent, ces citoyens éphémères représentent un immense bassin de professionnels mobiles dont le mode de vie correspond parfaitement aux périodes et lieux souvent laissés vacants par le tourisme traditionnel.

Un levier pour la répartition territoriale

Les citoyens éphémères offrent une solution simple, souple et concrète pour répartir l’achalandage autrement.

Leur présence permet :

• Une fréquentation plus régulière, en dehors des périodes de pointe ;
• Des séjours plus longs, étalés sur l’année et en semaine ;
• Des retombées économiques plus diffuses, intégrées dans la vie locale.

Leur mode de voyage invite à repenser la carte touristique : plutôt que d’attirer vers ce qui est déjà visible, il s’agit de mettre en lumière des lieux existants mais souvent oubliés — cafés de village, bibliothèques, sentiers peu fréquentés, hébergements tranquilles.

Beaucoup de ces lieux n’ont pas besoin d’être transformés : ils ont simplement besoin d’être identifiés, valorisés et rendus accessibles à cette clientèle en quête de calme, de connexion humaine et d’authenticité. D’autres peuvent s’adapter avec peu : une bonne connexion, un accueil souple, un espace convivial suffisent souvent à faire la différence.

C’est ainsi que les territoires peuvent mieux répartir la fréquentation : en orientant cette nouvelle clientèle vers des ressources déjà présentes, mais sous-utilisées.

Une stratégie en phase avec les priorités du ministère du Tourisme du Québec 

En s’appuyant sur les citoyens éphémères, les territoires répondent concrètement à trois priorités majeures définies dans la Stratégie de croissance durable du tourisme 2025‑2030 :

• Désaisonnalisation : en attirant hors saison, tout au long de l’année 
• Étalement géographique : en valorisant des zones rurales ou non touristiques classiques 
• Développement durable : en misant sur une fréquentation plus douce, humaine et ancrée localement

Les citoyens éphémères incarnent parfaitement cette vision : un tourisme régulier, ancré, diffus et humain.

Et maintenant ?

Et si vous commenciez par révéler les lieux déjà propices au télétravail dans votre région ? Il y en a sûrement plus que vous ne croyez.

Envie d’en discuter ou de passer à l’action ? Écrivez-moi !

– Julie, co-fondatrice de PARTOUT chez nous  
info@partoutcheznous.ca
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Dans notre prochain article, nous entrerons dans le quotidien de ces citoyens éphémères, pour comprendre ce qu’ils cherchent, ce qu’ils vivent… et ce que les territoires peuvent leur offrir >>