On aurait pu croire, en me voyant dehors à 14 h, que je ne travaillais pas. Et pourtant… c’est justement là que les idées ont commencé à émerger. Dans le mouvement, dans le silence, dans l’espace mental retrouvé.
Plus tard, en voiture après ma journée de travail au bureau, toujours sans écran, sans appel, les solutions ont pris forme. Une clarté inattendue. Une évidence. J’étais seule, en déplacement, mais encore profondément engagée dans ma réflexion professionnelle.
Parce que parfois, travailler ne ressemble pas à ce qu’on croit. Ce n’est pas toujours un clavier, un horaire ou une salle de réunion. C’est une tension intérieure qui cherche une direction, une idée qui mûrit, un problème complexe qui a besoin d’air.
Et cela ne se passe pas toujours… derrière un bureau.
Travailler ne se limite pas à produire
Dans notre culture du travail, fortement marquée par la présence visible et les horaires linéaires de 9h à 5h, il est encore difficile d’imaginer que l’on puisse vraiment travailler… ailleurs que devant un écran.
Et pourtant, beaucoup d’entre nous le vivent : le travail intellectuel, stratégique, ou créatif demande plus que du temps assis. Il demande des pauses, du recul, du mouvement. Il a besoin d’alternance — entre concentration et respiration, entre structure et liberté.
Ce n’est pas une opposition, mais une complémentarité. Certains moments exigent de la stabilité, d’autres du lâcher-prise. Et c’est justement dans cet équilibre que naît un travail durable et de qualité.
Bouger pour penser plus clair
Le corps en mouvement libère souvent ce que l’esprit peine à organiser. Peu importe l’âge ou la profession, le simple fait de marcher peut aider à aérer les idées, débloquer une réflexion ou trouver un nouvel angle. Dans le bruit du quotidien, c’est souvent dans le pas lent que les pensées les plus claires émergent.
Il ne s’agit pas de performance physique, mais de mettre le corps en mouvement pour activer une autre forme de pensée — plus fluide, plus intuitive, plus profonde.
Autrement dit : bouger pour mieux penser, ce n’est pas une mode ni un privilège. C'est une stratégie professionnelle simple, naturelle, accessible… et redoutablement efficace.
Ce n’est pas qu’une théorie : je l’ai vécu, souvent.
Il y a quelques années, avec ma collègue Véro, on tenait nos réunions en marchant dans le parc au bord du fleuve. On appelait ça nos séances de cowalking — clin d’œil à notre espace de coworking. C’était là, en marchant, que les idées circulaient autrement.
Même l’élan initial de PARTOUT chez nous est né en randonnée, en pleine nature, avec Jean-Philippe. Parce que repenser le travail ne pouvait naître que dans un lieu… où l’on travaille autrement.
La nature, un cadre professionnel fertile
Dans cette perspective, la nature n’est pas un simple décor. Elle devient un levier professionnel discret mais puissant.
Des recherches en psychologie environnementale démontrent que le contact avec un environnement naturel — même bref — diminue la charge mentale, augmente l’attention soutenue et favorise la résolution de problèmes complexes.
C’est aussi simple que cela : marcher sous les arbres, s’asseoir au bord de l’eau ou changer de décor aide parfois plus qu’un énième brainstorm.
Déconnecter pour mieux se reconnecter
Débrancher une heure, marcher sans téléphone, fermer son ordinateur un moment — ce sont des gestes simples, mais souvent contre-intuitifs dans des environnements qui valorisent la réactivité constante.
Et pourtant, les pauses numériques sont aujourd’hui reconnues pour améliorer la concentration, réduire la fatigue décisionnelle et renforcer l’engagement sur le long terme.
Déconnecter, ce n’est pas fuir son travail. C’est le respecter. Et se respecter, en le faisant.
Travailler autrement ne veut pas dire travailler mieux, juste… différemment
Tous les contextes ne s’y prêtent pas. Toutes les personnalités non plus. Et c’est très bien ainsi. Le travail mobile n’est ni une solution universelle, ni un modèle supérieur. C’est une possibilité à explorer, un levier d’équilibre pour certains rôles, certaines personnes, à certains moments.
Il ne s’agit pas de remplacer le bureau par la forêt. Il s’agit de reconnaître que le travail peut exister ailleurs — dans un café calme, un espace collaboratif rural, une marche entre deux appels. Et que ces espaces, ces rythmes, peuvent enrichir la qualité de ce que l’on accomplit.
Promener son chien à 14 h. Conduire en silence. Marcher pour réfléchir. Ces moments sont parfois invisibles pour l’extérieur. Mais ils peuvent être au cœur du processus de travail, lorsqu’ils sont vécus avec rigueur, intention et clarté.
Et si travailler autrement ne voulait pas dire travailler plus ou moins… mais simplement, travailler juste — selon le moment, la tâche, l’environnement, la personne ?
Et toi, as-tu ces moments de déconnexion pour réfléchir?
– Julie, co-fondatrice de PARTOUT chez nous 🏡 🧑💻 🗺️
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Références
Oppezzo, M. & Schwartz, D. (2014). Give your ideas some legs: The positive effect of walking on creative thinking, Stanford University. Lien
UCL (2024). Short-term cognitive boost from exercise may last 24 hours, University College London. Lien
Donnelly, J. et al. (2016). Physical Activity, Fitness, Cognitive Function, and Academic Achievement in Children, Pediatrics. Lien
Harvard Business Review (2023). How to Take Better Breaks at Work According to Research. Lien